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Le patrimoine des moulins à l’honneur les 22 et 23 juin

Sous l’impulsion de la FFAM (Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins), les 22e Journées du patrimoine de pays et des moulins se tiendra comme chaque année le troisième week-end de juin. Rendez-vous au Village du Livre, ancienne minoterie du XIVe.

Parrainée par Jean-Pierre Pernaut, l’édition 2018 avait rassemblé plus de 1000 animations et attiré 120 000 visiteurs. En organisant chaque année cet événement national, la FFAM souhaite mieux faire connaitre ce patrimoine singulier dont l’origine remonte à l’époque gallo-romaine. Modèles de production de fonctionnement écologique, les moulins représentent un potentiel de centaines de mégawatts pour une transition énergétique durable et responsable.

Le Village du Livre – Librairie de l’imaginaire est situé dans l’ancien moulin de Laubardemont, à Sablons (33). Ici, la rivière l’Isle forme un îlot charmant et ombragé. Au 16e siècle, l’écluse de descente longue de 24 mètres permettait aux gabares chargées de blé d’accoster aux pieds de la minoterie.

Les plans primitifs attestent de l’excellente organisation de la fabrique. Au XIXe, le moulin se composait de 9 coursiers sur lesquels évoluaient 9 paires de meules activées par des rouets à cuve. Aux étages supérieurs étaient installés des nettoyages de grains, des bluteries pour tamiser la farine et une étuve à vis d’Archimède tournante. Il est probable que cette vis fut à l’origine d’un violent incendie en 1850. Un second sinistre aura raison de la vocation meulière du site, qui deviendra une huilerie en 1895. Le commerce d’arachides bat alors son plein entre le port de Bordeaux et l’Afrique. Les cacahouètes arrivent en Gironde par bateaux à voile puis sont acheminées à Laubardemont en gabares.

C’est une époque de plein essor où le moulin traite jusqu’à 60 000 tonnes d’arachides par an, emploie 600 à 800 personnes et 60 bateliers. Après la Seconde Guerre mondiale, si l’huile de table fabriquée à Sablons est toujours très appréciée, la production se diversifie vers l’alimentation animale. Puis le site est fermé en 1976.

Des turbines et de l’eau

Depuis 2001, le nouveau propriétaire a installé des turbines pour produire de l’électricité, revendue à EDF. Les deux petites ont une puissance de 40 kW tandis que la plus importante, qui a fait l’objet d’une construction particulière il y a 5 ans, est de 150 kW. On devine sous le sol l’eau qui s’engouffre bruyamment, mettant en mouvement les axes et les énormes hélices. Près de la rivière, les immenses trappes s’ouvrent ou se ferment selon la hauteur et le débit de l’eau.

Pendant les Journées des Moulins, les installations se visitent. Dans la grande salle, les murs portent encore la trace des emplacements des anciens étriers. Ils soutenaient les poulies démultiplicatrices chargées de broyer les arachides. Didier Rodriguez, fondateur du Village du Livre, complète d’ailleurs la visite des turbines en dévoilant les anciennes photographies affichées au 1er étage de sa librairie. Elles montrent l’huilerie au début du XXe siècle. On y voit l’activité d’autrefois et les fameuses poulies.

En faisant revivre ce patrimoine industriel, Les Journées des Moulins inscrivent dans notre histoire contemporaine la place de ces sites qui utilisaient bien avant nous les énergies renouvelables à leur disposition, l’eau et le vent !

En savoir plus sur la FFAM : https://www.moulinsdefrance.org/